Le 13 décembre 2024, FO Com a lancé un appel à la grève chez Free, un signal de colère dans un océan de décisions unilatérales et d’ambiguïtés. La question qui se pose est simple mais décisive : comment une entreprise qui engrange des millions d’euros chaque année peut-elle traiter ses employés avec une telle indifférence, tout en faisant la promotion d’une croissance exemplaire à travers les médias ?
Le télétravail sacrifié sur l’autel de la rentabilité
Au cœur du malaise, la décision de remettre en cause le télétravail, un droit chèrement acquis par les salariés, a provoqué une onde de choc parmi les équipes. Cette réorganisation du travail, imposée sans concertation, bouleverse la vie quotidienne des employés : les trajets et l’équilibre précaire entre vie professionnelle et personnelle sont à revoir, comme une énième pression exercée sur des individus déjà accablés par des conditions de travail difficiles.
Un fossé grandissant entre salariés et direction
Le mécontentement ne s’arrête pas à cette seule question. L’intéressement et la participation des salariés sont plafonnés au minimum, ce qui accentue encore la fracture entre les bénéfices annoncés par le groupe Iliad et la réalité vécue au quotidien par ses employés. La disproportion entre les efforts demandés aux salariés et les profits réalisés se creuse de plus en plus chaque année, et le malaise grandit, inévitablement.
Ainsi, nous avons adressé une lettre au groupe Iliad, exprimant clairement nos préoccupations, et posant les questions que tout salarié a le droit de se poser dans une entreprise censée valoriser ses personnels :
Pourquoi les changements liés au télétravail ne sont-ils pas concertés ?
Quand un interlocuteur sera-t-il dédié aux questions sociales des salariés ?
Pourquoi la direction refuse-t-elle de nous donner une vision claire de l’organisation future du groupe ?
Enfin, une demande légitime : quand est-il de la reconnaissance de la valeur réelle des travailleurs ?
À ce jour, aucune réponse. Cette absence de communication est révélatrice d’une politique de plus en plus déconnectée des réalités vécues sur le terrain.
Une stratégie bien rodée pour réduire les effectifs
Car derrière cette crise, il y a une stratégie délibérée, planifiée au sommet de la hiérarchie d’Iliad. La réorganisation des sites, des services, et la gestion des ressources humaines semblent orchestrées de manière à minimiser l’impact de la réduction des effectifs, tout en accélérant les départs. Le groupe met en place des mécanismes de mobilité interne pour masquer les licenciements déguisés et favoriser les départs volontaires.
Dans cette danse macabre, le rôle des ressources humaines devient de plus en plus difficile à cerner. Lorsque FO Com entrave la mise en place de certaines mutations via des expertises et des analyses, la réponse de la direction est simple : on change de DGRH. Et c’est ainsi qu’une nouvelle directrice des ressources humaines, fort de son expérience passée dans des réorganisations sévères, prend les rênes, prête à jouer franc-jeu, du moins en apparence. Mais au fond, ses propositions sont tout aussi déstabilisantes : une réduction drastique des effectifs, de 11 000 à moins de 10 000 en 2025, voire 7 000… D’ailleurs la DGRH ne tarde pas à se retirer, préférant quitter l’entreprise plutôt que de soutenir ce projet…
Un avenir incertain pour les salariés
Face à ces annonces, l’incompréhension et la révolte sont palpables dans les rangs des salariés. Comment accepter cette vision d’un avenir où les travailleurs sont sacrifiés sur l’autel de la rentabilité, où les salariés sont poussés à bout, privés de toute perspective, et où les décisions cruciales sont prises dans l’ombre ?
Le combat de FO Com ne s’arrête pas aux mots. Il s’agit d’un appel à la dignité des travailleurs et à la reconnaissance de leur contribution essentielle au succès de l’entreprise.
Un télétravail digne et des conditions de travail justes
Le télétravail, par exemple, doit être rétabli de manière juste et équitable, et les mesures d’accompagnement ne peuvent se résumer à des promesses vaines et à des compensations dérisoires. Le groupe Iliad ne peut continuer à ignorer les souffrances de ses employés tout en se gavant de bénéfices colossaux.
La réorganisation des sites, l’augmentation des départs volontaires vers Free Proxy, la fermeture progressive des centres traditionnels, tout cela laisse présager une réduction inexorable des effectifs. Le mot « réorganisation » cache mal la réalité : il s’agit bel et bien d’une restructuration à grande échelle, où les victimes sont les salariés. Et si la direction prétend qu’il ne s’agit que de « mobilité interne », la réalité du terrain prouve le contraire : un turnover de 40 %, des effectifs qui fondent, et une entreprise qui se cherche, comme un navire sans cap.
Un combat pour la dignité des salariés
FO Com ne va pas accepter cette dérive. Chaque licenciement déguisé, chaque rupture conventionnelle imposée, chaque travailleur ignoré est une nouvelle cause de combat. Car le seul véritable combat qui vaille, c’est celui de la dignité humaine dans le monde du travail.
Il est impensable que dans une entreprise aussi florissante, avec une santé financière aussi robuste, on se retrouve confronté à des compressions de postes, de fermetures de services, et de déplacements forcés, alors que les profits continuent d’affluer.
Dans cette lutte, FO Com est et restera une voix. Une voix qui continue d’exiger plus de transparence, plus de respect, plus de considération pour les salariés. Notre bataille est celle de la dignité, face à une direction qui semble plus intéressée par la réduction des coûts que par le bien-être de ses employés.