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NEWS
1 avril 2025Le premier Ministre a décidé d’organiser un « conclave  », rebaptisé officiellement « délégation permanente des partenaires sociaux », visant à rouvrir le chantier de la retraite. Dans le cadre des discussions entre les organisations syndicales et patronales, il a mandaté la Cour des comptes pour une mission flash sur l’état des finances de notre système de retraite, afin d’éclairer la réflexion sur les évolutions à apporter à la réforme de 2023. Le 20 février dernier, l’institution a remis ses conclusions et contrairement aux allégations du premier Ministre, elle indique que si les perspectives sont préoccupantes, la Cour des comptes considère que le déficit en 2035 se situerait entre 14 et 15 Mds d’euros, bien loin des 55 Mds d’euros qu’il a annoncé ! Toutefois, cette dernière soumet plusieurs pistes qui permettraient selon ses projections de retrouver, sur le long terme, un équilibre financier. Parmi ses propositions, comme le passage à 65 ans de l’âge d’ouverture des droits, l’augmentation d’un an de la durée d’assurance (nombre de trimestres)… elle suggère de revoir les conditions d’indexation des pensions sur l’inflation… ce qui serait selon l’institution la piste la plus efficace ! Cette idéologie de désindexation des pensions n’est pas nouvelle ! N’oublions pas qu’elle était déjà, en novembre dernier, une orientation du gouvernement Barnier pour réduire la dette publique ! Après les déclarations du président du MEDEF qui préconisait de supprimer l’abattement de 10 % aux retraités, l’amalgamant avec les frais professionnels et celles de la Ministre du Travail, sur TFI, estimant que les 40 % de retraités les plus aisés (lesquels  ?) pourraient contribuer au financement de la protection sociale, cette recommandation pour financer les retraites est une nouvelle arnaque à l’encontre des retraités. D’ailleurs, dans le cadre de la dette, le nouveau locataire de Matignon n’exclut pas ces pistes d’économie visant à faire contribuer toujours plus les retraités. Pour Force Ouvrière, une fois de plus, les seules hypothèses retenues pour pérenniser notre système de retraite par répartition consistent à exiger des salariés du privé comme ceux du public davantage d’efforts, à taxer ces soi-disant « nantis » que seraient les retraités. Spolier les retraités de leurs droits à vivre décemment, à aider leurs enfants à faire face aux aléas de la vie, c’est cela que nos élites veulent nous imposer ! Si nous les laissons faire, leur apologie conduira à abaisser considérablement notre niveau de vie, à accentuer la paupérisation des retraités, sans pour autant s’attaquer aux vraies causes du déficit de notre système de retraite et au delà de la dette publique. Mais, dans ses recommandations, la Cour des comptes écarte toute idée de mettre à contribution, les plus riches et les entreprises. Pourtant, en 2024, les aides et exonérations de cotisations sociales dont bénéficient les entreprises représentent près de 170 milliards d’euros. Depuis 2018, la baisse de fiscalité octroyée à ces dernières et aux plus riches a coûté plus de 60 Mds d’euros au budget de l’État. Pour Force Ouvrière, les nantis ne sont pas les salariés et encore moins les retraités ! Depuis 2017, ces derniers ont perdu en moyenne entre 2,5 et 3 mois de pension. Parallèlement, sur la période 2018 à 2023, les dividendes et rachats d’actions versés aux actionnaires ont progressé de 40,6 Mds d’euros (57,3 Mds en 2018 et 97,9 Mds en 2023) soit 41 % d’augmentation ! Le moins que l’on puisse dire c’est que les revalorisations des retraites, salaires et rémunérations n’ont pas été du même niveau ! Quant au soi-disant avantage de l’abattement des 10 % et la revalorisation des retraites, rappelons que : la déduction de 10 % pour frais professionnels concerne les revenus salariaux (Code Général des Impôts) ; l’abattement de 10 %, et non la déduction sur les pensions, n’est pas une niche fiscale et a été instauré par la loi de finances de 1978. Il rétablissait une certaine équité pour les retraités qui étaient pénalisés par les modifications successives apportées dans le cadre du calcul de l’impôt et dont les principaux bénéficiaires n’étaient ni les retraités, ni les salariés. Ces deux dispositifs visent à renforcer la justice fiscale car les retraités comme les actifs ne peuvent pas tricher sur leurs revenus, vu qu’ils sont déclarés par un tiers, contrairement aux adeptes de l’évasion fiscale (autour de 80 Mds d’euros) ; la revalorisation des retraites de 2,2 %, en janvier dernier, n’est pas un cadeau mais juste l’application du Code de la Sécurité Sociale qui indique que les retraites sont revalorisées au 1er janvier de chaque année sur la base de l’inflation moyenne des douze derniers mois. Cette revalorisation est, en fait, un rattrapage de la perte du pouvoir d’achat subit en année N-1. Face à cette chasse aux retraités, aux fausses argumentations, FO ne laissera pas faire ! Nous devons nous mobiliser pour défendre nos droits et nos conquêtes sociales ! […]
31 mars 2025Le 13 décembre 2024, FO Com a lancé un appel à la grève chez Free, un signal de colère dans un océan de décisions unilatérales et d’ambiguïtés. La question qui se pose est simple mais décisive  : comment une entreprise qui engrange des millions d’euros chaque année peut-elle traiter ses employés avec une telle indifférence, tout en faisant la promotion d’une croissance exemplaire à travers les médias ? Le télétravail sacrifié sur l’autel de la rentabilité Au cœur du malaise, la décision de remettre en cause le télétravail, un droit chèrement acquis par les salariés, a provoqué une onde de choc parmi les équipes. Cette réorganisation du travail, imposée sans concertation, bouleverse la vie quotidienne des employés : les trajets et l’équilibre précaire entre vie professionnelle et personnelle sont à revoir, comme une énième pression exercée sur des individus déjà accablés par des conditions de travail difficiles. Un fossé grandissant entre salariés et direction Le mécontentement ne s’arrête pas à cette seule question. L’intéressement et la participation des salariés sont plafonnés au minimum, ce qui accentue encore la fracture entre les bénéfices annoncés par le groupe Iliad et la réalité vécue au quotidien par ses employés. La disproportion entre les efforts demandés aux salariés et les profits réalisés se creuse de plus en plus chaque année, et le malaise grandit, inévitablement. Ainsi, nous avons adressé une lettre au groupe Iliad, exprimant clairement nos préoccupations, et posant les questions que tout salarié a le droit de se poser dans une entreprise censée valoriser ses personnels : Pourquoi les changements liés au télétravail ne sont-ils pas concertés ? Quand un interlocuteur sera-t-il dédié aux questions sociales des salariés ? Pourquoi la direction refuse-t-elle de nous donner une vision claire de l’organisation future du groupe ? Enfin, une demande légitime : quand est-il de la reconnaissance de la valeur réelle des travailleurs ? À ce jour, aucune réponse. Cette absence de communication est révélatrice d’une politique de plus en plus déconnectée des réalités vécues sur le terrain. Une stratégie bien rodée pour réduire les effectifs Car derrière cette crise, il y a une stratégie délibérée, planifiée au sommet de la hiérarchie d’Iliad. La réorganisation des sites, des services, et la gestion des ressources humaines semblent orchestrées de manière à minimiser l’impact de la réduction des effectifs, tout en accélérant les départs. Le groupe met en place des mécanismes de mobilité interne pour masquer les licenciements déguisés et favoriser les départs volontaires. Dans cette danse macabre, le rôle des ressources humaines devient de plus en plus difficile à cerner. Lorsque FO Com entrave la mise en place de certaines mutations via des expertises et des analyses, la réponse de la direction est simple : on change de DGRH. Et c’est ainsi qu’une nouvelle directrice des ressources humaines, fort de son expérience passée dans des réorganisations sévères, prend les rênes, prête à jouer franc-jeu, du moins en apparence. Mais au fond, ses propositions sont tout aussi déstabilisantes : une réduction drastique des effectifs, de 11 000 à moins de 10 000 en 2025, voire 7 000… D’ailleurs la DGRH ne tarde pas à se retirer, préférant quitter l’entreprise plutôt que de soutenir ce projet… Un avenir incertain pour les salariés Face à ces annonces, l’incompréhension et la révolte sont palpables dans les rangs des salariés. Comment accepter cette vision d’un avenir où les travailleurs sont sacrifiés sur l’autel de la rentabilité, où les salariés sont poussés à bout, privés de toute perspective, et où les décisions cruciales sont prises dans l’ombre ? Le combat de FO Com ne s’arrête pas aux mots. Il s’agit d’un appel à la dignité des travailleurs et à la reconnaissance de leur contribution essentielle au succès de l’entreprise. Un télétravail digne et des conditions de travail justes Le télétravail, par exemple, doit être rétabli de manière juste et équitable, et les mesures d’accompagnement ne peuvent se résumer à des promesses vaines et à des compensations dérisoires. Le groupe Iliad ne peut continuer à ignorer les souffrances de ses employés tout en se gavant de bénéfices colossaux. La réorganisation des sites, l’augmentation des départs volontaires vers Free Proxy, la fermeture progressive des centres traditionnels, tout cela laisse présager une réduction inexorable des effectifs. Le mot «  réorganisation » cache mal la réalité : il s’agit bel et bien d’une restructuration à grande échelle, où les victimes sont les salariés. Et si la direction prétend qu’il ne s’agit que de « mobilité interne », la réalité du terrain prouve le contraire : un turnover de 40 %, des effectifs qui fondent, et une entreprise qui se cherche, comme un navire sans cap. Un combat pour la dignité des salariés FO Com ne va pas accepter cette dérive. Chaque licenciement déguisé, chaque rupture conventionnelle imposée, chaque travailleur ignoré est une nouvelle cause de combat. Car le seul véritable combat qui vaille, c’est celui de la dignité humaine dans le monde du travail. Il est impensable que dans une entreprise aussi florissante, avec une santé financière aussi robuste, on se retrouve confronté à des compressions de postes, de fermetures de services, et de déplacements forcés, alors que les profits continuent d’affluer. Dans cette lutte, FO Com est et restera une voix. Une voix qui continue d’exiger plus de transparence, plus de respect, plus de considération pour les salariés. Notre bataille est celle de la dignité, face à une direction qui semble plus intéressée par la réduction des coûts que par le bien-être de ses employés. […]
31 mars 2025Le samedi 14 décembre 2024, le cyclone Chido a frappé Mayotte, avec des vents violents et des rafales atteignant jusqu’à 226 km/h, des pluies torrentielles qui ont causé d’immenses dégâts qualifiés de « dégâts du siècle » par les autorités locales. Les réseaux d’électricité, d’eau et de communication ont été dévastés, de nombreux logements ont été rasés et 117 000 élèves sur l’archipel ont été privés d’école, …, le tout privant une grande partie de la population de ses besoins les plus élémentaires. Il a malheureusement provoqué la mort de dizaines de personnes. Tout un chacun aura vu les images cataclysmiques que la tempête a provoqué. L’île est à reconstruire et les plaies, tant physiques que psychologiques, sont à panser. LA POSTE une mobilisation immédiate Dès la connaissance de ce drame, les organisations syndicales ont échangé entre elles et ont tenté de joindre les collègues postiers présents sur place. Les communications étaient difficiles voire impossibles et notre inquiétude, heureusement, s’estompait au fur et à mesure que les contacts étaient établis. À l’initiative de FO, un CSE Central à La Poste s’est tenu le 20 décembre pour procéder à un premier bilan concernant les 240 postiers qui sont en activité dans le département. Fort heureusement, aucune victime corporelle n’est à déplorer parmi nos collègues. Toutefois, les dégâts matériels sont effroyables et les élus du CSE ont posé un certain nombre de questions à la DEX Outre-Mer et demandé que La Poste prenne des mesures d’urgence. Celle-ci a décidé de maintenir les salaires des agents qui ne peuvent évidemment pas travailler. Elle a également mis en place un certain nombre d’actions solidaires (un timbre, des appels aux dons, …). Elle a enfin acté le versement d’une prime en janvier de 300 € majorée de 50 € par enfant. Pour FO Com, cette somme est largement insuffisante et nous souhaitions qu’elle soit renouvelée chaque mois jusqu’en avril. En effet, nombreux sont nos collègues qui ont tout perdu (maison, voiture, papiers, …) et le montant proposé par l’entreprise est dérisoire. Malheureusement, La Poste reste sur sa première idée et considère son action comme cohérente et suffisante. Depuis la mise en place du CSE Central, c’est à lui qu’incombent les décisions sur les Activités Sociales et Culturelles et, de ce fait, il peut débloquer des aides pécuniaires non-remboursables notamment dans le cadre du plan «  sinistre » prévu dans ce genre de cas extrêmes. Les équipes d’assistants sociaux sont en ordre de bataille pour faire remonter des dossiers et les élus du CSE Central ont voté, le 29 janvier, le versement de 120 000 € pour venir en aide à la cinquantaine de dossiers déjà construits. Les conditions de travail des postiers mahorais étaient déjà bien précaires comme nous l’avions souligné lors d’un journal FORCE COM précédent ; mais là, tout semble à rebâtir. Que nos collègues mahorais sachent que FO Com ne les lâchera pas et restera vigilante, lors des prochaines réunions, sur l’évolution et la réalisation des dossiers d’aides pécuniaires. ORANGE un réseau télécom lourdement impacté Côté réseau télécom, près de 90 % des 54 sites mobiles ont été privés d’alimentation électrique, ainsi que la quasi-totalité des Livebox sur le réseau XDSL. Dès le 15 décembre et les jours qui suivirent, l’équipe secteur FO Com Orange exprimait sa profonde préoccupation vis-à-vis de la situation catastrophique que traversent les Mahorais. Notre priorité absolue étant la sécurité des personnes, nous avons immédiatement pris contact avec la direction d’Orange, pour nous assurer que tout était mis en œuvre pour venir en aide à la population, à commencer par les salariés, eux aussi touchés par ce drame. Notre inquiétude a été renforcée mi-janvier, après le passage de la tempête tropicale Dikeledi, qui a provoqué de nouveaux dégâts : bâches arrachées par des vents violents, routes à nouveau encombrées, pluies une fois encore dévastatrices pour les infrastructures et les habitations, et réouverture des écoles reportée. Très vite, la direction Orange Réunion-Mayotte s’est mobilisée, et a partagé avec nos élus locaux et nationaux, qu’elle n’avait pas eu de remontée de dommages corporels parmi les salariés Orange. Au 30 décembre 2024, 75 % de la couverture mobile était rétablie. Au 10 janvier, 90 % de la population était à nouveau couverte. Plusieurs équipes de volontaires, en provenance de la métropole et de La Réunion voisine, continuent de se relayer sur des missions de 3 semaines. Ils ont ainsi contribué à la reconstruction du réseau Orange avec un engagement admirable, malgré des conditions de vie sur place très précaires. Orange s’est également montré engagé auprès des populations : 4 000 cartes SIM à destination de la Croix-Rouge française, gratuité des abonnements fixes et mobiles pour nos clients abonnés, afin qu’ils puissent communiquer et donner des nouvelles à leur famille, … Orange et ses salariés ont par ailleurs pu témoigner de leur soutien à la population mahoraise, certains CSEE ont fait des dons à la Croix-Rouge, ainsi que la fondation Orange (don de 350 000 €). La reconstruction est néanmoins bien loin d’être terminée ; il n’est pas temps de relâcher notre attention et notre vigilance. FO Com réaffirme sa totale solidarité et son soutien inconditionnel à la population mahoraise. Appel à la solidarité À la suite des ravages provoqués par le cyclone Chido, aggravés par les pluies intenses causées par la tempête Dikeledi en janvier, un certain nombre de nos camarades postiers et télécommunicants de Mayotte ont été sinistrés. La Fédération FO Com lance un appel à la solidarité à tous ses militants. Nous transformons vos dons par des achats de produits de première nécessité (pâtes, conserves, batteries, lampes solaires…). Vous pouvez envoyer vos chèques à la Fédération trésorerie FO Com 60 rue vergniaud 75640 Paris cedes 13 en précisant SOS Mayotte […]
31 mars 2025Les inégalités entre les femmes et les hommes demeurent profondément ancrées dans nos sociétés, touchant des domaines variés comme l’éducation, la vie personnelle et le milieu professionnel. Les femmes continuent de faire face à des écarts salariaux persistants, à des obstacles à la progression de leur carrière ainsi qu’à des discriminations. Parallèlement, elles supportent une charge disproportionnée de responsabilités familiales et domestiques, souvent non reconnue, limitant leur autonomie économique et sociale. Ces inégalités prennent une dimension encore plus marquée lorsqu’elles concernent les femmes en situation de handicap. Celles-ci subissent une double peine, cumulant les discriminations liées au genre et celles associées au handicap. Cette situation entraîne une marginalisation accrue où les difficultés se renforcent mutuellement, les plaçant dans une position de grande vulnérabilité sociale et économique. Pourtant, ces femmes restent souvent invisibles dans les statistiques et les politiques publiques, rendant leurs difficultés encore plus dures à combattre. Un accès limité à l’éducation et au marché du travail Si la participation des femmes au marché du travail en France a considérablement augmenté au cours des 50 dernières années, réduisant l’écart avec les hommes de 31,2 points en 1975 à 6,3 points en 2020, cette avancée ne bénéficie pas de manière équitable aux femmes en situation de handicap. Leur taux d’emploi n’est que de 42 %, bien inférieur à celui des femmes de la population générale (68 %). Cette exclusion professionnelle est renforcée par un taux de chômage plus élevé. En 2023, selon l’AGEFIPH, 12 % des personnes en situation de handicap étaient au chômage, contre 7 % pour l’ensemble de la population. L’absence de données spécifiques pour les femmes en situation de handicap met en lumière un manque de statistiques genrées en France, ce qui limite la compréhension précise de leurs difficultés sur le marché du travail. Ces inégalités trouvent, en partie, leur origine dès le parcours éducatif. Bien que les filles en situation de handicap obtiennent souvent de meilleurs résultats scolaires, elles sont moins encouragées à poursuivre des études supérieures par rapport à leurs homologues masculins. Les attentes des parents et des enseignants les orientent fréquemment vers des filières restreintes, réduisant leurs perspectives professionnelles dès le départ. Cette orientation éducative genrée limite leur accès à des emplois qualifiés et bien rémunérés, les confinant à des postes précaires. Une précarité renforcée et une surexposition aux violences Sur le marché du travail, les femmes en situation de handicap font face à une précarité exacerbée par des stéréotypes de genre cumulés à ceux liés au handicap. Lors des recrutements, elles doivent surmonter des préjugés multiples : doutes sur leur sérieux, suppositions sur leurs compétences professionnelles ou des idées reçues concernant leur « potentiel ». Aux stéréotypes de genre – tels que des perceptions de faiblesse ou de manque d’ambition – s’ajoutent ceux liés au handicap. Cette accumulation de barrières les maintient dans une situation de vulnérabilité économique et sociale, révélant l’urgence de politiques publiques pour promouvoir leur inclusion et leur autonomie. L’accès à la formation professionnelle représente également un défi majeur pour ces femmes. Leurs responsabilités familiales, combinées à des problèmes d’accessibilité, limitent considérablement leurs opportunités de se former. Cette situation est d’autant plus préoccupante dans des secteurs d’avenir comme l’informatique, la technologie et les sciences, où les femmes sont déjà sous-représentées. En outre, l’accès aux postes de pouvoir demeure particulièrement limité, illustrant une ségrégation verticale persistante. Elles sont désavantagées par rapport aux hommes handicapés et aux personnes « valides » pour atteindre les professions les plus élevées et les postes de direction. Par exemple, seulement 1 % des femmes handicapées en emploi occupent des postes de cadres, contre 10 % des hommes handicapés, 14 % de l’ensemble des femmes et 21 % de l’ensemble des hommes. Ce plafond de verre est renforcé par un manque d’accès à des formations de qualité, limitant leurs perspectives de carrière et leur autonomie financière, et les confinant souvent à des emplois peu qualifiés et précaires. Cette précarité professionnelle aggrave les inégalités salariales  : 64 % jugent leur rémunération insuffisante, contre 49 % pour l’ensemble des salariés. Leur accès restreint aux promotions et postes bien payés renforce cette inégalité, impactant aussi leurs pensions de retraite, souvent plus faibles en raison de cotisations réduites. Par ailleurs, une étude de l’IFOP en 2022 révèle une surexposition alarmante des femmes handicapées aux violences physiques et sexuelles. Près d’une femme en situation de handicap sur quatre (23 %) a subi des violences conjugales, contre 15 % pour l’ensemble des femmes et 13 % pour les hommes handicapés. Concernant les violences sexuelles, près d’une sur cinq (16 %) a été violée, soit une proportion nettement supérieure à celle des femmes en général (9 %) et des hommes handicapés (9 %). Ces chiffres soulignent la vulnérabilité accrue des femmes en situation de handicap face aux violences. Un appel à l’action A l’occasion du 8 mars 2025, journée internationale des droits des femmes, FO Com réaffirme que l’égalité entre les femmes et les hommes, que vous soyez en situation de handicap ou non, est un enjeu de justice sociale qui ne peut plus attendre. Pour combattre efficacement ladite double peine, il est indispensable de mettre en place des politiques publiques inclusives, de produire des statistiques genrées pour mieux comprendre et traiter les inégalités et de déconstruire les stéréotypes persistants. L’engagement pour l’égalité des femmes en situation de handicap n’est pas seulement une question de justice sociale, c’est un impératif pour construire une société plus inclusive, équitable et respectueuse de la dignité de chacun. Chaque pas vers leur émancipation est un progrès pour l’ensemble de la société. Il est temps d’agir concrètement pour que ces femmes, trop longtemps invisibilisées, puissent pleinement exercer leurs droits et réaliser leur potentiel. […]
27 mars 2025La Conférence UNI EUROPA vient de s’ouvrir avec la présence de plus de 600 délégués de toute l’Europe. Après le mot d’accueil du maire de Belfast, le conseiller Micky Murray, la première ministre d’Irlande du Nord, Michelle O’Neill a salué le rôle essentiel des syndicats dans la réalisation de la justice sociale. « La solidarité est au cœur du mouvement syndical », a-t-elle déclaré. « Je veux être un guide et travailler avec le mouvement syndical. Je veux construire une société équitable, prospère et juste ». Exposant les priorités de son gouvernement – notamment la création d’emplois, l’équilibre régional, la productivité et la décarbonation -, Mme O’Neill a ajouté : « Je reconnais le rôle du mouvement syndical en tant que partie prenante essentielle. Vous êtes les gardiens de la justice sociale ». Le secrétaire général du CWU, Dave Ward, a soulevé l’importance du « collectivisme qui doit toujours être au cœur de tout ». Gerry Murphy, secrétaire général adjoint du Congrès irlandais des syndicats (ICTU)a souligné l’importance de « notre mission, d’être un phare pour la négociation collective et les pratiques progressistes en matière d’emploi ». Dans le même temps, Susan Fitzgerald, secrétaire régionale de UNITE the Union en Irlande, a mis en garde contre une dépendance excessive à l’égard des changements législatifs : « les droits légaux ne signifient pas grand-chose en soi – la négociation doit se faire en position de force. Et c’est ce que nous faisons en nous syndiquant » Alke Boessiger, secrétaire générale adjointe d’UNI Global Union, a présenté une nouvelle initiative « le Centre de compétence pour la diligence raisonnable en matière de droits de l’homme » visant à garantir la responsabilité des entreprises par le biais des droits du travail. Sa mission est de veiller à ce que la diligence raisonnable en matière de droits de l’homme renforce le respect des droits des travailleurs, notamment en permettant la liberté d’association et la négociation collective. Faisant écho à cet appel, Oliver Roethig, Secrétaire régional d’UNI Europa, a déclaré : « UNI Europa, c’est un mouvement syndical fort et qui sait faire la différence pour les travailleurs des services. » Pour FO Com, l’objectif reste clair : renforcer le pouvoir par l’unité, étendre les négociations collectives et s’organiser pour obtenir la dignité, l’équité et la justice sociale pour tous les travailleurs des secteurs des services en Europe. […]
25 mars 2025La conférence des femmes UNI Europe s’est tenue le 24 mars à Belfast. A cette occasion, a été rappelé l’ensemble des actions réalisées de 2021 à 2025 et les futurs chantiers à venir autour de sujets primordiaux comme celui de la santé mentale. Ont aussi été développés les sujets suivants : Egalité salariale Si certains pays comme la Norvège ont réussi à établir une égalité salariale entre les femmes et les hommes, d’autres pays sont plus éloignés de cet objectif : 5% d’écart pour la Suède jusqu’à 20% pour la Belgique. La directive européenne du 10 mai 2023,à transposer en droit français d’ici le 7 juin 2026, vise à renforcer la transparence des rémunérations pour lutter contre les inégalités salariales en entreprise. L’urgence est donc d’intégrer ce point dans les conventions collectives. D’autres sujets ont été largement débattus comme celui du temps partiel. Le temps partiel est souvent imposé pour de nombreuses femmes comme en Suède pour 70 % d’entres elles dans certains secteurs. Il en ressort un impact direct sur la rémunération, la promotion et l’obligation pour de nombreuses femmes de cumuler plusieurs emplois. Santé, sécurité des femmes au travail Les conditions de travail ne sont pas toujours favorables. Les règlements ont été conçus sur une approche masculine ne tenant pas compte des différences biologiques et physiques. L’approche du système médical a été davantage patriarcale avec des études centrées sur les hommes. En 2016, l’Organisation Mondiale de la Santé a démontré que la santé des femmes, même si leur espérance de vie est meilleure, se dégrade de plus en plus. Les femmes ont des corps différents et des besoins différents. Les EPI souvent ont été conçus sur des corps masculins (gants trop grands etc…) Certains emplois souvent occupés par les femmes ont des tâches répétitives et épuisantes. La campagne UNI 3M (Maternité, Menstruation et Ménopause) met en lumière les impacts subis par les femmes. Il est nécessaire que les politiques et les entreprises s’approprient ces sujets essentiels. Le sujet de la santé mentale plus prégnant chez les femmes évolue de manière inquiétante. Ce travail-là doit être équivalent au travail et aux actions autour de la santé physique. Le 8 mars, a été lancé un chantier sur la santé mentale qui est un droit fondamental et qui doit être inclus dans la SST. Cette dernière est essentielle car il faut protéger le corps et l’esprit. Il faut reconnaître les différences entre les femmes et les hommes. Violences et harcèlement dans le monde du travail Ce sont des problèmes structurels qui doivent conduire à des actions collectives. Il est impossible de séparer le monde du travail de la sphère privée, du contexte économique et géopolitique.Tout est lié : il y a bien souvent des impacts directs sur le travail, sur la qualité de vie au travail ou encore sur la performance. Au Danemark, par exemple, des actions sérieuses sont engagées pour lutter contre la violence au travail et notamment obliger les employeurs à travailler autour de ces sujets. Une initiative est menée auprès des jeunes générations pour partager les codes. Agir à l’école dès le plus jeune âge, c’est agir pour améliorer les relations au travail et détruire les stéréotypes de genre. FO Com, présente à cette conférence, est engagée depuis plusieurs années sur ces sujets essentiels. Que ce soit la santé physique ou la santé mentale, tout doit être mis en œuvre pour améliorer les conditions de travail des femmes, lutter contre les inégalités salariales et permettre de nouveaux droits. “When we fight we win” (Quand on se bat on gagne). […]
DOSSIERS
1 avril 2025L’augmentation générale des salaires, de tous les salaires, si elle commence en premier lieu par l’augmentation du SMIC ne saurait faire l’impasse sur la nécessité de revaloriser l’ensemble des grilles salariales. Elle ne saurait faire l’impasse sur l’augmentation du point d’indice, des pensions de retraite et des minimas sociaux. Le pouvoir d’achat des salariés, fonctionnaires, retraités, chômeurs et allocataires ne cesse de baisser alors que, dans le même temps, le profit des grandes entreprises et des plus riches continue de narguer le monde du travail. Le salaire devient la variable d’ajustement pour sauvegarder leur profitabilité. Les négociations annuelles obligatoires (NAO) sont asséchées par les exigences des actionnaires et si nous engrangeons quelques réussites, elles sont le fruit du combat lancé par nos militants syndicaux avec le soutien majoritaire des salariés. À Force Ouvrière nous militons pour une autre répartition des richesses et pour garder une sécurité sociale basée sur la solidarité, les valeurs républicaines et le salaire différé. Une hausse du SMIC insuffisante La hausse du SMIC de 2 % au 1er novembre est loin d’être à la hauteur du « coup de pouce » nécessaire, cela reste insuffisant. Rappelons qu’il atteint 1801,80 euros bruts mensuels et que nous revendiquons un SMIC à hauteur de 80 % du salaire médian, c’est-à-dire 2 206 euros bruts mensuels. Cette revalorisation imposée par la loi s’accompagne depuis des années, en l’absence de négociations volontaristes dans les branches et les entreprises, de l’écrasement de la hiérarchie des grilles de salaires. En cause notamment, le système d’allègement des cotisations sociales mis en place et étendu depuis 1993. Ce dispositif d’aide directe aux entreprises sans contrepartie et au détriment de notre salaire différé coûte à l’Etat près de 80 milliards d’euros annuels. De quoi récupérer quelques milliards d’euros manquants au budget du pays ! L’augmentation du salaire minimum fait donc tomber « ipso facto » les rémunérations proches dans la catégorie relevant du SMIC et des exonérations de cotisations sociales. L’effet pervers est d’accroitre d’année en année la population salariée payée au SMIC ; elle est aujourd’hui de plus de 17 % contre 12 % il y a trois ans. La « smicardisation » gagne du terrain Cette « smicardisation » constitue un véritable piège économique et social, elle finit par étouffer toute perspective d’ascension salariale. Résultat, les augmentations annuelles du salaire mensuel de base, c’est-à-dire le salaire brut avant le versement des primes, participations et heures supplémentaires décroissent au fur et à mesure que l’on monte dans la hiérarchie. L’encadrement subit alors de plein fouet cette baisse masquée de son salaire (en euros constants) ; masquée car compensée par la multiplication des artifices de rémunérations. Artifices qui ont l’avantage de permettre docilité, et quasi-mutisme revendicatif et si quelques revendications se font jour, elles sont trop souvent canalisées par une organisation syndicale dont le corporatisme entrave la nécessaire solidarité des salariés. L’intérêt de qualifier de cadres de nombreux salariés, sans qu’ils en aient les attributs financiers, devient alors vite évident. Les patrons ont donc bien compris l’intérêt à maintenir la plus grande partie de leur personnel dans les bas salaires. Dans ce contexte, l’éventail des salaires conventionnels continue de se resserrer. Ainsi, à « France Travail », le 1er niveau de la grille des conseillers d’emploi se situait à 303 euros au dessus du SMIC en 2018 mais à 57 euros seulement au 1er novembre 2024. Les classes moyennes s’enfoncent de plus en plus dans un sentiment de déclassement. C’est pourquoi Force Ouvrière exige l’ouverture de négociations sur les classifications et le retour à l’échelle mobile des salaires. Un affaiblissement de la négociation collective Le mot de négociation est de plus en plus galvaudé : la plupart des entreprises partent du principe que le salaire se négocie de gré à gré et, sans l’appui massif des salariés, nous avons de plus en plus de mal à obtenir des augmentations collectives. La modération voire la stagnation des salaires s’accompagne du développement de dispositifs ponctuels trop souvent désocialisés et ou défiscalisés en complément du salaire. C’est le cas de la prime de partage de la valeur, mais également du développement des primes individualisées, de l’intéressement… En moyenne ces diverses primes correspondent à 20 % de la rémunération. Le gros risque reste que ces dispositifs variables, voire temporaires, passent à la trappe, entérinant une perte de pouvoir d’achat bien plus marquée que ne le suggèrent les chiffres officiels. Enfin cette logique libérale d’individualisation remet aussi en cause notre salaire différé et donc le financement et les fondements de notre protection sociale. L’écart de rémunération entre les grands patrons et les salariés qu’ils emploient, démontre qu’il y a des marges de manœuvres importantes qui doivent bénéficier à la négociation collective et donc aux salariés. Pour paraphraser Esther Lynch, Secrétaire Générale de la CES « Il convient que les PDG présents à Davos posent les petits-fours et rejoignent les syndicats à la table des négociations… ». […]
1 avril 2025Dès le début de la négociation, la Direction avouait n’avoir que peu d’éléments à mettre sur la table : une seule enveloppe de 1,5 % destinée aux augmentations individuelles et non-négociable, une modeste augmentation de la prise en charge par La Banque Postale des cotisations Santé & Prévoyance, ainsi que du forfait mobilité durable, et une petite augmentation de l’abondement employeur sur l’épargne salariale, 1 700 € contre 1 500 € en 2024. FO Com, syndicat du pouvoir d’achat, a présenté ses principales revendications : des mesures salariales pérennes et collectives seules en mesure de protéger les salariés des effets délétères de l’inflation. Puisque la Direction n’avait qu’une enveloppe restreinte (non négociable), destinée uniquement aux mesures individuelles, FO demandait, pour plus d’équité, à ce qu’elle soit utilisée pour des mesures collectives. FO revendiquait également une vraie Prime de Partage de la Valeur de 1 000 € par salarié et une augmentation de la valeur faciale du titre restaurant à 11 €, avec une meilleure prise en charge de la part employeur à 7 €. Il est ressorti de ces séances de négociation L’absence de mesures collectives Une enveloppe individuelle à la main de la Direction et que nous n’avons pas pu négocier. Les modestes efforts sur la prise en charge des cotisations Santé & Prévoyance sont bien trop insuffisants (entre environ 190 à 500 € d’économies par salarié pour 2025 uniquement, la mesure n’est pas automatiquement reconductible, et elle est progressive selon la tranche de salaire). Pas de Prime de Partage de la Valeur. Une sélectivité et une inégalité pressenties dans l’attribution des mesures individuelles et du variable qui sont en contradiction avec les valeurs de FO Com  : humanisme, équité et justice sociale. À travers ses propositions, La Banque Postale ne permet pas à ses salariés de préserver leur pouvoir d’achat mis à mal par des années d’inflation. En conséquence, FO Com n’a pas signé l’accord sur les mesures salariales 2025 à La Banque Postale. […]
1 avril 2025Cette année encore, un nouveau chapitre sur les NAO sera coécrit entre La Poste et les différentes organisations syndicales. Coécrit ne présumant pas d’un aboutissement positif mais présage, à coup sûr, des négociations ardues. Cette année encore, il s’agira pour FO Com de revendiquer du mieux et du plus pour tous les postiers et mettre en avant, afin d’atteindre cet objectif, plusieurs arguments pour convaincre l’entreprise de proposer un accord juste et cohérent. Mais personne, à ce moment-là, ne connait encore l’issue de cette histoire… Certes, la conjoncture économique et l’instabilité politique ont un rôle à jouer dans ce genre de négociation et La Poste nous l’a clairement fait savoir. D’abord, les résultats du Groupe ne sont pas aux attendus malgré la vente de La Poste Mobile à Bouygues Télécom et malgré l’encaissement d’un dividende complémentaire versé par La Banque Postale. Ces deux impacts seront clairement favorables aux comptes de La Poste mais restent des rentrées financières ponctuelles ne permettant pas au Groupe de s’engager sur de fortes hausses de salaires à long terme. Toutefois, ils amélioreront la prime d’intéressement versées aux postiers en 2025. La Poste argue également le fait que l’inflation est plutôt faible en cette année (1.17 % hors tabac). Enfin, elle dresse un tableau plutôt préoccupant voire alarmiste sur la situation de divers critères comme l’accentuation de la baisse du trafic courrier, de l’activité au guichet ou la poursuite de la hausse de la dette nette du Groupe. Pour FO Com, ces critères sont incomplets voire trompeurs. En effet, en ce qui concerne la baisse de trafic, elle est la même que l’an passé (-10 % environ) tout comme la hausse de la dette qui est du même tonneau que 2022-2023… Les NAO de 2024 ayant abouties à un accord à 3.5 % d’augmentation pour les Classes I et II, ces critères ne devraient pas être handicapants cette année, puisque les chiffres sont quasiment les mêmes ! Ce n’est pas pareil, c’est plus compliqué que ça ! Nous rétorque La Poste… Toujours est-il que ses premières propositions sont indécentes : 0.6 % d’augmentation de la valeur du point pour les Classes I et II et 0 % d’augmentation générale pour les Classes III et IV… Et rien sur les mesures annexes (comme l’Indemnité Transport pour l’utilisation d’un Véhicule Personnel, ITVP par exemple). Mais que dire de la deuxième proposition  : 0.9 % pour les Classes I et II et 0.3 % d’augmentation générale pour la Classe III, toujours rien pour la Classe IV… FO Com ne cache pas sa déception et sa colère face à ce que nous considérons comme un manque de respect envers les milliers de postières et postiers qui ont été au rendez-vous tout au long de l’année. Est-ce que La Poste souhaite attirer de nouveaux personnels ? Est-ce que La Poste souhaite conserver ses postiers et éviter ainsi la fuite des compétences ? Si oui, alors cela passe par une rémunération attractive. Force de propositions, nous avons donc réitéré nos demandes et espérons des réponses. Qu’elles soient sérieuses et cohérentes l’image de La Poste et sa crédibilité sur les marchés en dépendent. Les revendications FO Com Le 13e mois Des augmentations générales des salaires pour tous La mise en place d’une négocation concernant la refonte et l’allongement des grilles salariales Une forte revalorisation de la prime ultra marine, soutenant ainsi les Dromiens dans leur lutte contre la vie chère Un élargissement des villes éligibles à la prime frontalière ainsi qu’une augmentation de celle-ci L’ouverture d’une négocation sur une réelle politique salariale Salariés d’Outre-Mer La lutte continue Un accord régional interprofessionnel sur les salaires, dit BINO, a été signé en Guadeloupe, le 26 février 2009. D’autres accords interprofessionnels ont été ratifiés à La Martinique, à La Réunion et en Guyane cette même année. L’ensemble des salariés des DROMS deviennent donc bénéficiaires de la prime BINO à l’exception de Mayotte. L’accord prévoit le versement d’une prime mensuelle de 200 €, dont 100 € versés par l’État, et 100 € versés par l’employeur. De son côté, en avril 2009, La Poste a appliqué l’accord BINO et a rendu la prime de 100 € brut par mois permanente dans son accord salarial pour l’année 2011 et pour les départements concernés. Auparavant, La Poste avait déjà pris en compte la spécificité de la vie chère sur ces territoires en instaurant, dès 2003, la prime ultra-marine. Concrètement, les postières et les postiers travaillant en Guadeloupe, en Martinique, à La Réunion, en Guyane et désormais à Mayotte (depuis 2025 grâce à FO) percevront donc : La prime BINO de 1 200 € brut annuel La prime Ultra-Marine de 3 869,82 € brut annuel (montant revalorisé au 1er juillet 2025) Soit un montant total de 5 069,82 € brut annuel Pour FO Com, ces primes n’est qu’une réponse partielle aux difficultés rencontrées dans les départements d’outre-mer. À chaque réunion de Négociations Annuelles Obligatoires, nous continuons à exiger de substantielles revalorisations. Qui était Jacques BINO ? Son nom est étroitement lié à la mobilisation de 2009 en Guadeloupe. Le syndicaliste est mort assassiné dans la nuit du 17 au 18 février 2009 alors qu’il rentrait chez lui après un rassemblement de militants. L’accord interprofessionnel qui porte son nom, valide l’obtention de 200 € d’augmentation sur les bas salaires. Et les cadres dans tout ça ? Augmentation générale ou augmentation individuelle… Les deux mon capitaine ! Pour FO Com, une augmentation générale doit être inscrite dans l’accord. Elle permet de bénéficier d’une revalorisation en lien avec l’inflation. La proposition d’une enveloppe d’augmentation individuelle est un gage de reconnaissance pour le travail et l’investissement fournis. Elle doit être partagée, notamment pendant l’entretien de performance annuel. En privilégiant l’augmentation générale dans ses revendications, FO Com met l’accent sur la clarté de la démarche car, au-delà du manque de transparence sur l’attribution d’une enveloppe individuelle, celle-ci n’est pas distribuée de manière équitable envers les cadres comme indiqué dans l’accord. De plus, il n’y a aucune information sur l’utilisation de l’enveloppe : est-elle reversée dans son intégralité ? Combien de cadres ne bénéficient d’aucune augmentation ? Donc, en négligeant une augmentation générale, La Poste exclue fatalement une partie des cadres qui percevront donc… O ! C’est ce qui risque d’arriver cette année. Selon FO Com, la revalorisation substantielle des salaires est le levier le plus approprié pour faire preuve de reconnaissance envers le personnel. Est-il normal que La Poste soit si frileuse envers ses cadres porteurs de la stratégie de l’entreprise ? FO Com s’inquiète quant à l’absence de propositions concrètes et cohérentes et exige qu’une réelle politique salariale soit à l’ordre du jour. La perte de motivation due à la faiblesse des salaires entrainera, de facto, des difficultés d’embauche, une démission silencieuse, pire, la fuite massive des compétences. […]
1 avril 2025La Négociation Annuelle Obligatoire doit se tenir tous les ans pour les entreprises de plus de 50 salariés comme le précise le Code du Travail. Censée être un rendez-vous majeur pour le dialogue social, plusieurs thématiques doivent être incluses dans cette négociation, dont le sujet majeur est la rémunération. En effet, la rétribution comporte plusieurs axes tels que les augmentations individuelles et collectives, les mesures portant sur les promotions, mobilité et parcours professionnels ainsi que des mesures portant sur l’égalité professionnelle Femmes / Hommes, représentant un budget global moyen. Selon une étude effectuée par le groupe Alpha, une analyse comparée représentant 630 entreprises démontre que beaucoup d’entre elles ont alloué un budget supérieur à l’inflation qui est de 2 % pour 2024, ce qui est une première depuis 3 ans. Les augmentations s’élèvent en moyenne à 2,27 % contre 3,5 % en 2024 et 4,6 % en 2023. Même si elle est en recul, l’augmentation collective reste la plus répandue que ce soit pour les cadres, mais aussi pour les non-cadres. Néanmoins, la tendance de fond à l’individualisation des augmentations se poursuit en 2025, alors que le recours à l’augmentation collective diminue. Un sujet reste du moins très préoccupant. Le nombre d’accords NAO dans ce même benchmark signée entre septembre et décembre 2024 est en baisse par rapport à fin 2023. Les propositions salariales faites étant jugées trop basses par les organisations syndicales. Les entreprises sont en effet les premières touchées par l’incertitude fiscale et politique. Ainsi, après s’être effondrées lors de la crise sanitaire les défaillances d’entreprises remontent depuis 2022, et les dégradations du climat des affaires se dégrade. Les plans sociaux se multiplient  : environ 250 plans sociaux en cours fin 2024, menaçant 80 000 emplois. Qu’en est-il chez Orange ? Alors que les résultats 2024 annoncés sont jugés solides malgré un contexte complexe, en effet une progression du CA de + 1,2 %, soit plus de 40 milliards d’euros permettent aujourd’hui à la gouvernance de faire une proposition de budget en inadéquation totale. Orange – Zoom sur les 2 années précédentes NAO 2023 Inflation 2022 : 5,2 % => Budget global moyen de 4,8 % NAO 2024 Inflation 2023 : 4,9% => Budget global moyen de 3 % NAO 2025 – Négociation en cours Inflation 2024 : 2% => Budget global moyen de 1,9 % Force est de constater que l’inflation semble avoir été respectée en 2023 par de nombreuses entreprises, y compris Orange, alors que le budget moyen est très proche de l’inflation, tant nous nous en éloignons en 2024 et surtout chez Orange. Cette même entreprise dont les résultats sont positifs a pris la décision depuis 2023 de ne plus généraliser l’augmentation collective, mais de la réserver uniquement aux petits salaires, soit 19 % des collaborateurs. Malgré ce budget et en l’absence d’augmentation collective minimale garantie, l’attribution de l’augmentation individuelle étant sur décision managériale, certains collaborateurs ne percevront rien ! Au vu du climat social dégradé, l’entreprise Orange est cohérente : ne pas prendre en considération les personnels tant dans leurs conditions de travail qu’au niveau de la reconnaissance ne leur donnera aucune envie de rester dans cette entreprise et de continuer à s’y investir. L’objectif d’Orange étant de diviser les effectifs par 2 d’ici 2030 ! Orange n’est malheureusement pas seule dans ce cas…Les salariés sont les grands oubliés du système pour que seuls les actionnaires se remplissent les poches. […]
INTERNATIONAL
27 mars 2025La Conférence UNI EUROPA vient de s’ouvrir avec la présence de plus de 600 délégués de toute l’Europe. Après le mot d’accueil du maire de Belfast, le conseiller Micky Murray, la première ministre d’Irlande du Nord, Michelle O’Neill a salué le rôle essentiel des syndicats dans la réalisation de la justice sociale. « La solidarité est au cœur du mouvement syndical », a-t-elle déclaré. « Je veux être un guide et travailler avec le mouvement syndical. Je veux construire une société équitable, prospère et juste ». Exposant les priorités de son gouvernement – notamment la création d’emplois, l’équilibre régional, la productivité et la décarbonation -, Mme O’Neill a ajouté : « Je reconnais le rôle du mouvement syndical en tant que partie prenante essentielle. Vous êtes les gardiens de la justice sociale ». Le secrétaire général du CWU, Dave Ward, a soulevé l’importance du « collectivisme qui doit toujours être au cœur de tout ». Gerry Murphy, secrétaire général adjoint du Congrès irlandais des syndicats (ICTU)a souligné l’importance de « notre mission, d’être un phare pour la négociation collective et les pratiques progressistes en matière d’emploi ». Dans le même temps, Susan Fitzgerald, secrétaire régionale de UNITE the Union en Irlande, a mis en garde contre une dépendance excessive à l’égard des changements législatifs : « les droits légaux ne signifient pas grand-chose en soi – la négociation doit se faire en position de force. Et c’est ce que nous faisons en nous syndiquant » Alke Boessiger, secrétaire générale adjointe d’UNI Global Union, a présenté une nouvelle initiative « le Centre de compétence pour la diligence raisonnable en matière de droits de l’homme » visant à garantir la responsabilité des entreprises par le biais des droits du travail. Sa mission est de veiller à ce que la diligence raisonnable en matière de droits de l’homme renforce le respect des droits des travailleurs, notamment en permettant la liberté d’association et la négociation collective. Faisant écho à cet appel, Oliver Roethig, Secrétaire régional d’UNI Europa, a déclaré : « UNI Europa, c’est un mouvement syndical fort et qui sait faire la différence pour les travailleurs des services. » Pour FO Com, l’objectif reste clair : renforcer le pouvoir par l’unité, étendre les négociations collectives et s’organiser pour obtenir la dignité, l’équité et la justice sociale pour tous les travailleurs des secteurs des services en Europe. […]
25 mars 2025La conférence des femmes UNI Europe s’est tenue le 24 mars à Belfast. A cette occasion, a été rappelé l’ensemble des actions réalisées de 2021 à 2025 et les futurs chantiers à venir autour de sujets primordiaux comme celui de la santé mentale. Ont aussi été développés les sujets suivants : Egalité salariale Si certains pays comme la Norvège ont réussi à établir une égalité salariale entre les femmes et les hommes, d’autres pays sont plus éloignés de cet objectif : 5% d’écart pour la Suède jusqu’à 20% pour la Belgique. La directive européenne du 10 mai 2023,à transposer en droit français d’ici le 7 juin 2026, vise à renforcer la transparence des rémunérations pour lutter contre les inégalités salariales en entreprise. L’urgence est donc d’intégrer ce point dans les conventions collectives. D’autres sujets ont été largement débattus comme celui du temps partiel. Le temps partiel est souvent imposé pour de nombreuses femmes comme en Suède pour 70 % d’entres elles dans certains secteurs. Il en ressort un impact direct sur la rémunération, la promotion et l’obligation pour de nombreuses femmes de cumuler plusieurs emplois. Santé, sécurité des femmes au travail Les conditions de travail ne sont pas toujours favorables. Les règlements ont été conçus sur une approche masculine ne tenant pas compte des différences biologiques et physiques. L’approche du système médical a été davantage patriarcale avec des études centrées sur les hommes. En 2016, l’Organisation Mondiale de la Santé a démontré que la santé des femmes, même si leur espérance de vie est meilleure, se dégrade de plus en plus. Les femmes ont des corps différents et des besoins différents. Les EPI souvent ont été conçus sur des corps masculins (gants trop grands etc…) Certains emplois souvent occupés par les femmes ont des tâches répétitives et épuisantes. La campagne UNI 3M (Maternité, Menstruation et Ménopause) met en lumière les impacts subis par les femmes. Il est nécessaire que les politiques et les entreprises s’approprient ces sujets essentiels. Le sujet de la santé mentale plus prégnant chez les femmes évolue de manière inquiétante. Ce travail-là doit être équivalent au travail et aux actions autour de la santé physique. Le 8 mars, a été lancé un chantier sur la santé mentale qui est un droit fondamental et qui doit être inclus dans la SST. Cette dernière est essentielle car il faut protéger le corps et l’esprit. Il faut reconnaître les différences entre les femmes et les hommes. Violences et harcèlement dans le monde du travail Ce sont des problèmes structurels qui doivent conduire à des actions collectives. Il est impossible de séparer le monde du travail de la sphère privée, du contexte économique et géopolitique.Tout est lié : il y a bien souvent des impacts directs sur le travail, sur la qualité de vie au travail ou encore sur la performance. Au Danemark, par exemple, des actions sérieuses sont engagées pour lutter contre la violence au travail et notamment obliger les employeurs à travailler autour de ces sujets. Une initiative est menée auprès des jeunes générations pour partager les codes. Agir à l’école dès le plus jeune âge, c’est agir pour améliorer les relations au travail et détruire les stéréotypes de genre. FO Com, présente à cette conférence, est engagée depuis plusieurs années sur ces sujets essentiels. Que ce soit la santé physique ou la santé mentale, tout doit être mis en œuvre pour améliorer les conditions de travail des femmes, lutter contre les inégalités salariales et permettre de nouveaux droits. “When we fight we win” (Quand on se bat on gagne). […]
11 mars 2025Le 15 novembre dernier, suite à l’appel à la grève du STTP (Syndicat des Travailleurs et Travailleuses des Postes) 55 000 postiers canadiens se sont massivement mobilisés après plus d’un an de négociations sans succès avec Postes Canada. Depuis de nombreuses années La Poste canadienne affichent un déficit sans avoir engagé une véritable réflexion sur sa gouvernance ni envisagé de nouvelles opportunités comme la diversification des activités. De leur côté, les postiers défendent leurs conditions de travail ainsi que la qualité du service qu’ils sont fiers de fournir. Leurs revendications portent également sur des salaires équitables, des conditions de travail sûres, le droit de prendre leur retraite dans la dignité et l’expansion des services au bureau de poste public. Les cinq semaines de mobilisation sont telles que le Service Fédéral de médiation et de conciliation a sollicité un médiateur pour tenter de relancer le dialogue social. Le STTP a saisi le médiateur précisant les enjeux et les missions de la Poste canadienne dont celles de préservation et d’amélioration des services postaux publics profitant à l’ensemble des communautés au Canada. Le STTP a également via UNI Global Union, appelé les syndicats du monde entier à faire preuve de solidarité pour soutenir la Poste canadienne. FO Com a donc adressé au médiateur une « soumission » ainsi que près de 900 autres parties prenantes (syndicats, clients et communautés du Canada) pour rappeler qu’aujourd’hui, chaque Poste est fragilisé par la baisse du courrier ou la présence de plateformes sur le marché du e-commerce (Amazon, Temu, et bien d’autres). Il y a donc nécessité de diversification des activités (comme déjà suggéré par le STTP), de consolidation de la relation de confiance entre postiers et citoyens et réaffirmer le rôle incontournable de La Poste canadienne auprès des communautés. De son côté, le médiateur a retenu le manque d’anticipation et de solutions de l’équipe dirigeante de la Poste canadienne alors que le STTP avait proposé par exemple quelques années auparavant la création d’une banque postale…Les auditions vont continuer ainsi la négociation. FO Com soutient pleinement le STTP comme acteur de la défense du service postal canadien. Dans une époque où la recherche de rentabilité prime sur les services publics aux citoyens, il est indispensable de préserver une poste canadienne qui peut répondre à bien des attentes des citoyens et des communautés. […]