En pleine mobilisation contre la réforme des retraites, il n’est pas inutile de revenir sur un rapport de la Cour des comptes publié en octobre dernier concernant le chômage des seniors alertant le gouvernement sur « un risque réel de précarité » chez les plus de 60 ans exclus du marché du travail. Quelque 56% des familles composés de seniors qui sont « ni en emploi ni en retraite ».
Si les réformes des retraites successives ont contribué à retarder l’âge moyen de départ à la retraite des Français, cela s’est souvent soldé par une hausse du chômage chez les seniors.
Le taux d’emploi des 60-64 ans atteint ainsi 32,2% en France, contre 45% dans l’Union européenne, et le nombre de chômeurs de plus de 50 ans a été multiplié par trois pour atteindre plus de 916.000 personnes chez Pôle emploi en 2019! Pis, les chances de retrouver un travail chutent brutalement après 52 ans. Si le taux de retour à l’emploi est proche des 50% à 50 ans, il n’est plus que de 30% à 58 ans et de 20% à 60 ans. Les chômeurs de plus de 50 ans passent en moyenne 673 jours au chômage, contre 388 jours pour l’ensemble des chômeurs.
Ces faits prouvent, s’il en était besoin, que le recul de l’âge de départ à la retraite voulu par le Gouvernement (au travers du report indéfini de l’âge pivot rebaptisé âge d’équilibre), n’est qu’un moyen d’amputer le montant que toucheront les retraités. Les seniors étant exclus du monde du travail bien avant cet âge couperet permettant une pension à taux plein.