L’ensemble de la délégation FO s’est rendue au XVème Congrès de la Confédération Européennes des Syndicats, marquée entre autres par l’ouverture d’O. SCHOLZ, chancelier fédéral allemand. Si ce dernier a sous couvert du 74ème anniversaire jour pour jour de la Constitution allemande rappelé la contribution du mouvement syndical pour la justice sociale et la dignité humaine en Allemagne, il a souligné le 50ème anniversaire à la CES, attestant du succès de ses récentes batailles pour les droits des travailleurs en Europe. Néanmoins, il est resté peu convaincant sur la révision de la gouvernance économique de l’Union Européenne, appelant à dégager les investissements publics nécessaires pour faire face aux transitions verte et numérique tout en invoquant un accord « réaliste » en perspective au Conseil et « les dangers de la dette publique ».
Force Ouvrière est intervenu sur le rapport d’activités 2019-2023, saluant la mobilisation continue de la CES pendant la pandémie et les crises suivantes tout en évoquant les victoires syndicales obtenues par la CES et ses affiliés ces dernières années, notamment sur des vieux serpents de mer européens comme la directive de l’UE sur les salaires minimums. Il a également rappelé l’objectif commun des affiliés de la CES, partagé par FO : atteindre une Europe des travailleurs synonyme de paix, de progrès social et de justice sociale.
FO est également est intervenue sur le chapitre du programme d’action 2019-2013 dédié au renouvellement syndical où elle a pu défendre les droits syndicaux, et en premier lieu le droit de grève, la négociation collective et le dialogue social. Elle a également rappelé l’importance de la formation syndicale pour assurer le renouveau syndical tout en mettant en relief la question de la construction du rapport de forces au niveau européen, attestant du succès de la mobilisation FO contre la réforme des retraites qui a attiré de nouveaux membres. Le chapitre a été voté à la quasi-unanimité. Pour conclure, tous les amendements constitutionnels ont été votés, y compris celui sur la participation des jeunes de moins de 35 ans dans la délégation des affiliés de la CES.
FO sur tous les fronts !
Dès l’ouverture du 2ème jour du Congrès de la Confédération Européenne des Syndicats, la délégation FO a distribué sur chaque table un dépliant sur le projet européen SociAll de la CES auquel elle a participé dans le cadre de la contestation au niveau européen de la réforme des retraites en France depuis 2019.
La CES a lancé un panel sur le Socle Européen des Droits Sociaux en présence de N. SCHMIT, commissaire européen à l’emploi et aux affaires sociales ainsi que D. RADTKE et A. JONGERIUS, eurodéputés rapporteurs sur la directive de l’UE sur les salaires minimums.
Le secrétaire général FO est intervenu lors de cette session pour remercier Esther LYNCH, secrétaire générale de la CES, et l’ensemble des affiliés de la CES pour leur solidarité en faveur de la contestation syndicale contre la réforme des retraites en France, tout en rappelant qu’il fallait mettre un terme à l’Europe des marchés, du libre-échange et de la dérégulation pour aller vers une véritable Europe des travailleurs.
Le débat s’est ensuite poursuivi sur la Charte des valeurs de la CES. Cette résolution de Congrès a été adoptée avec l’unique abstention de FO. Malgré le partage de la quasi-intégralité des valeurs indiquées dans la Charte (en grande partie déjà présentes dans le préambule des statuts de la CES !), il était inconcevable pour FO de voter en faveur d’une résolution qui remplace l’indépendance syndicale par l’autonomie vis-à-vis des pouvoirs politiques et économiques. La délégation FO s’est exprimée sur les raisons de son abstention tout en rappelant bien le mandat FO, invoquant la Charte d’Amiens, et que FO était le seul et unique fondateur français de la CES, évoquant l’engagement de Léon JOUHAUX pour la paix en Europe et la participation d’Alfred MISSLIN dans le premier secrétariat confédéral de la CES.
Les discussions ont continué sur le modèle économique et sociale de demain. C’est ainsi que Christine BESSEYRE a pu rappeler pour FO les affres des politiques d’austérité, ses effets sur les services publics et les fonctionnaires et agents publics, tout en appelant à faire de la réforme de la gouvernance économique de l’UE la mère des batailles en Europe.