Mayotte est un archipel situé dans l’océan Indien. Le chef-lieu, Mamoudzou se trouve sur la plus grande île qu’on nomme Grande-Terre et compte près de 75 000 habitants soit autant que Cannes ou La Rochelle. C’est en 2009 que les mahoraises et les mahorais décident, par référendum, de devenir un « département et région d’outre-mer » (DROM), le 101ème département français. L’officialisation de ce statut a eu lieu le 31 mars 2011. Les compétences du Conseil Général et du Conseil Régional sont réunies dans une même assemblée entraînant une uniformisation du système social comme l’augmentation des minima sociaux ou l’instauration du RSA. Mais l’intégration administrative de l’île de Mayotte n’empêche pas une situation sociale qui demeure difficile. Les mahorais sont-ils sur un même pied d’égalité en termes de santé, d’éducation, de services publics que les français de métropole ? Au regard de diverses statistiques, nous sommes en droit d’en douter.

Qu’en est-il à La Poste ?

210 postiers sont présents à Mayotte, représentant les branches courrier-colis (130) et réseau (80). La Poste met-elle les moyens pour que les conditions de travail de ses salariés et fonctionnaires soient optimales ? Non, définitivement non ! En témoigne l’expertise du cabinet Technologia concernant une réorganisation à la PDC de Chirongui, initiée par FO Com et démontrant que l’absence de structure ne permet pas à l’ensemble des postières et des postiers de s’épanouir dans leurs activités. Le rapport dénonce notamment la vétusté et l’exigüité des locaux, l’absence de salle de repos digne de ce nom, des risques accrus de troubles musculosquelettiques… Il met en lumière aussi les difficultés que pourraient rencontrer les postiers dans l’exercice de leur fonction (routes non-goudronnées, trafic difficile, topographie des lieux non-alignés sur les standards d’adressage…).
Il ressort également que les postiers mahorais ont le dégradant ressenti d’être considérés comme des agents de seconde zone, de ne pas avoir les mêmes droits en termes de santé et sécurité que leurs collègues métropolitains. L’absence d’assistants sociaux, de médecins du travail sur le territoire ne leur permet pas de libérer leur parole et de faire part de leur souffrance.

FO Com, présents et constructifs !

Malgré ces conditions difficiles, l’équipe FO Com de Mayotte, sous la houlette de Abdoul Karim KAMARDINE soutenue par le responsable des DROM à la Fédération, Thierry NICOLAS, travaille dur et négocie fermement avec La Poste en bons connaisseurs des spécificités locales, par exemple, en signant, récemment, un accord historique portant sur la reconduction d’une allocation spécifique d’accompagnement à la retraite pour les personnels rattachés comme fonctionnaires.

NON MAIS À L’EAU QUOI !

L’île fait face à une pénurie d’eau potable à tel point que le réseau est coupé parfois pendant 24 heures. Quand il est réactivé, et par recommandations de l’ARS, il ne faut pas boire cette eau pendant au moins 12 heures, le temps que tout cela s’écoule dans les tuyaux ou alors, il faut la faire bouillir avant de la consommer… Pratique n’est-ce pas ? L’équipe FO Com de Mayotte a alerté la Poste, via le CHSCT sur ce sujet et réclamé que chaque agent bénéficie d’une bouteille d’eau potable par jour et que des citernes soient installées sur les sites pour des raisons évidentes d’hygiène : actuellement, nos collègues « tirent la chasse » avec un seau d’eau stockée dans une bassine ! Délirant ! Mais ce qui est plus délirant encore, c’est la réponse de La Poste : « Pour les bassines, nous avons prévu des couvercles pour éviter la prolifération des moustiques ». CQFD