La transformation digitale continue de s’étendre et impacte tous nos métiers. L’explosion du e-commerce, notamment lié à la pandémie a fortement modifié l’environnement du travailleur.
Dans une étude ciblée sur l’Asie (auprès de 352 entreprises), il a été constaté une augmentation des investissements dans les sociétés commerciales, une robotisation croissante dans les entrepôts et dans les métiers de la logistique. Ainsi 20% des responsables d’entrepôts en Asie-Pacifique souhaitent une automatisation complète et sans aucune participation des travailleurs, un pourcentage plus élevé que la moyenne mondiale (16%) et 72% de ces responsables prévoient d’équiper les travailleurs d’ordinateurs portables d’ici 2022. Et cela, c’était avant la pandémie, imaginons aujourd’hui…
Dans certains pays comme l’Australie, des employeurs comme Woolworths (chaîne de supermarchés) ont équipé les salariés de caméras portables se déclenchant à la demande dès lors qu’un client devient agressif ou se livre à des incivilités. Selon le SDA (syndicat australien), les syndicats doivent surveiller le déploiement de ces technologies car elles donnent toujours l’impression de sécuriser le travailleur.
Selon Eurofound, dans une enquête sur les conditions de travail, les salariés sont de plus en plus confrontés à un risque élevé de harcèlement au travail. La violence de la part de certains clients est endémique1 et en les travailleuses en sont les premières victimes. FO Com a rappelé dans bien des instances la croissance de la violence, de l’agressivité et des incivilités dans nos bureaux de poste et lieux de contact avec le public. Lors d’une conférence au sein d’UNI Global, FO Com a rappelé qu’il n’y pas de place pour la violence et le harcèlement dans le monde du travail en s’appuyant notamment sur la ratification de la Convention 190 de l’OIT sur la violence et le harcèlement au travail.
Selon des enquêtes menées par UNI, les syndicats soulignent la gravité de la réalité. Une enquête de la SDA rapporte que 85% des travailleurs dans la vente ou en contact avec le public ont été victimes de violences au cours des 12 derniers mois. Malgré le volume élevé d’incidents, les cas de violence et de harcèlement restent sous-estimés. Selon USDAW (syndicat anglais), 56% des vendeurs en boutique n’ont pas signalé d’incident à leur employeur du type injures, menaces ou harcèlement.
Nombre de salariés considèrent ces actes comme faisant partie de leur travail. Comme le disait Mathias Bolton, responsable d’UNI Commerce, « la violence et le harcèlement ne font pas partie du travail. Comme le reconnaît la Convention 190 de l’OIT2, chacun a droit à un monde du travail exempt de violence et de harcèlement ».
L’analyse des données, l’Intelligence Artificielle, la biométrie, le GPS3, la RFID4 et les ” objets connectés portables ” peuvent augmenter les performances des employés, mais ces technologies peuvent également nuire au bien-être des travailleurs sur le lieu de travail.
FO Com continue de revendiquer une meilleure réglementation dans les accords-cadres mondiaux afin d’établir des normes plus élevées en matière de lutte contre la violence et le harcèlement dans le commerce au niveau mondial ainsi que la ratification de la Convention 190 de l’OIT.
1 Se dit d’un phénomène économique ou social néfaste, qui sévit en permanence
2 OIT : Organisation Internationale du Travail
3 GPS : Global Positioning System, un système de géolocalisation par satellite
4 RFID : Radio Fréquence Identification, ou plus simplement radio-identification
