La crise de la covid a révélé bien des faiblesses et a fortement impacté notre économie française. Dès le début, tous les dirigeants ont réalisé qu’il fallait importer nombre de produits nécessaires à notre économie et à notre santé. Ces mêmes dirigeants appelant eux-mêmes depuis le mois d’avril à faire du « made in France » pour sauver les emplois. Ils évoquent même « une politique de reconquête industrielle » et aspirent à voir la France « redevenir une nation productive ».

Ministres en tête, tous ont annoncé des déblocages de fonds sans précédents (par exemple en novembre, 140 millions d’euros pour 31 entreprises pour maintenir la production de médicaments et d’autres biens), des dispositifs de report de charges, des allègements mais sans aucun contrôle. Et combien d’emplois créés ?

Notre Secrétaire Général de la Confédération Force Ouvrière le dénonçait : « beaucoup s’interrogent sur la crise économique et sociale à suivre. Elle est malheureusement déjà là. Certes, les mesures d’urgence, en particulier l’activité partielle pour laquelle on a dû batailler pour maintenir jusqu’ici le niveau d’indemnisation des salariés, ont évité le pire. Mais nous assistons à trop d’effets d’aubaine ou d’accélération de restructurations faute de contreparties exigées de la part des entreprises. Ces derniers jours encore ont vu le cortège des suppressions d’emplois s’allonger. Aucun secteur n’est épargné, des banques à l’industrie, en passant par les services, la culture, le tourisme et les petites entreprises touchées par l’arrêt de l’activité ».

Neuf mois plus tard (sic), point d’accouchement, point de prise de conscience ! De trop nombreux industriels ont choisi de déplacer leur ligne de production à l’étranger : Bridgestone vers l’Europe de l’Est, Nokia vers l’Inde et la Pologne, Zodiac vers la Tunisie, La Poste vers l’Inde, etc.

Ainsi d’emplois en emplois, les postes qualifiés migrent générant des déserts industriels. De surcroît, Guy Rider – directeur de l’Organisation Internationale du Travail – ajoute que « l’accroissement des inégalités provoqué par la crise sanitaire risque de se traduire par une aggravation de la pauvreté et une instabilité sociale et économique potentiellement dévastatrices.”

La Covid-19 a tout changé et peut-être aussi pour le meilleur, si la société se saisit de cette occasion pour changer. Selon The Economist, la Covid-19 a servi de catalyseur pour la science générant rapidement des vaccins, et de moteur pour l’innovation qui, alimentée par la nouvelle technologie et des capitaux bon marché, bouleversera toutes les industries. Au vu des dépenses publiques astronomiques engagées pour juguler la crise, “cela va réinitialiser les attentes des citoyens quant à ce que les gouvernements peuvent faire pour eux”.

En effet, durant les confinements, de nombreuses personnes se sont demandées ce qui comptait le plus dans la vie. Les gouvernements devraient s’en inspirer et « se concentrer sur des politiques qui favorisent la dignité individuelle, l’autonomie et la fierté civique”.

Alors après cet annus horribilis, pourquoi pas un nouveau contrat social du XXIème siècle ?