Réunie à Paris le 20 mars 2018, la Commission Exécutive Nationale rappelle que la Fédération FOcom s’inscrit totalement dans tous les combats interprofessionnels et continuera à prendre toute sa place au sein de la Confédération qui va bientôt écrire une nouvelle page de son histoire. La Commission Exécutive Nationale dénonce les attaques gouvernementales tous azimuts (SNCF, Aéroports…) de privatisation, de remise en cause des droits collectifs et des statuts. De même, elle s’inquiète des dangers que comportent, pour le syndicalisme libre, indépendant et confédéré les projets de réformes tel le Conseil Economique Social et Environnemental, la mission Notat-Semard, le projet de loi PACTE.

La Commission Exécutive Nationale se félicite de la forte mobilisation du 15 mars dernier à l’appel des retraités pour la défense de leur pouvoir d’achat et appelle à se mobiliser et à faire grève le 22 mars prochain pour répondre aux attaques sans précédent faites aux fonctionnaires et à leur statut. A La Poste et à Orange, cet appel concerne également les salariés qui subissent, depuis de nombreuses années, une politique d’austérité en tout genre notamment en matière salariale. Quant aux salariés des entreprises privées relevant du champ de syndicalisation de FOCom, ils sont totalement solidaires de leurs collègues pour la défense des services publics et des statuts de fonctionnaires.

La Commission Exécutive Nationale remercie tous les militants d’Orange pour le travail effectué lors des dernières élections professionnelles. Dans un contexte difficile où ils ont dû faire face à la démagogie et aux mensonges, ils ont su défendre les travailleurs et porter leurs revendications avec détermination.

La Commission Exécutive Nationale condamne l’attitude de la Direction d’Orange qui, alors que tous les voyants sont au vert en 2017 avec un chiffre d’affaires en augmentation de 1,2% pour la première fois depuis 2009 et un doublement du bénéfice net, continue de faire porter aux les salariés une pression insupportable. Les coûts en personnel ont diminué de 486 millions d’euros en 3 ans alors que l’activité n’a pas diminué en dépit des effets espérés de la digitalisation. Il en résulte une surcharge de travail et des conditions de travail dégradées dans tous les secteurs d’activité et un recours accru à la sous-traitance. Il est demandé au personnel toujours plus de polyvalence et d’adaptabilité sans contreparties satisfaisantes en termes de promotion et de rémunération. Les réorganisations se font à marche forcée et sans respect des instances. Dans le même temps, la Direction assure les actionnaires d’une augmentation de 7,7% du dividende ce que FOCom conteste fermement.

FOCom exige des emplois, l’arrêt de la sous-traitance, des augmentations salariales collectives, la concrétisation des engagements sur la reconnaissance professionnelle, la diminution de la charge de travail et l’amélioration des conditions de travail.

FOCom condamne la propension de la Direction à substituer à la négociation collective la concertation informelle et non engageante pour elle. FOCom souligne que la préservation de relations sociales de qualité nécessite transparence et loyauté de la part de la Direction.

Attachée à la République sociale, la Commission Exécutive Nationale déplore que l’Etat ait occulté le débat sur l’avenir du service public, se privant ainsi d’une analyse qui aurait permis, dans une époque de profonds bouleversements, notamment technologiques, de définir les besoins de la population en la matière et de donner le rôle que les citoyens attendent du service public.

A La Poste, bien que réitérées dans le nouveau contrat d’entreprise avec l’Etat, les missions de services public sont fragilisées lorsqu’il est mentionné qu’elles ne peuvent être appréciées indépendamment des équilibres financiers du groupe. De plus, alors que les compensations ne sont pas  la hauteur des besoins, certains parlementaires de la commission supérieure du numérique et des postes demandent plus « d’ambition » à l’Etat, c’est-à-dire une diminution de ces compensations, en considérant que les services rendus ne sont plus en adéquation avec les besoins des citoyens. La Commission Exécutive Nationale dénonce ce manque  de volonté politique qui est une manière de remettre en cause le service public postal et de fragiliser La Poste.

Sans pour autant s’immiscer dans le choix des dirigeants de La Poste et des acteurs gouvernementaux, la Commission Exécutive Nationale est attentive au débat entamé entre la Caisse des Dépôts et Consignations, La Poste et l’Etat pour trouver un financement à même de pérenniser l’entreprise et affirme qu’elle est totalement opposée à l’ouverture du capital à l’actionnariat privé et à tout désengagement de l’Etat. La Commission Exécutive Nationale rappelle qu’en novembre 2008 déjà, FOCom revendiquait une structure publique pour financer le service postal ; une revendication toujours d’actualité.

La Commission Exécutive Nationale apporte tout son soutien et ses encouragements à tous les militants postiers qui sont engagés dans l’action revendicative, en particulier par la grève contre les suppressions d’emploi et les réorganisations qui dégradent leurs conditions de travail.

Elle apporte également son soutien à tous les militants dans le cadre des élections professionnelles de décembre prochain qui vont faire voter Force Ouvrière et ainsi renforcer le syndicalisme réformiste  et indépendant.

D’une manière générale, la Commission Exécutive Nationale salue le travail de tous les militants qui chaque jour, revendiquent, négocient et portent les valeurs de liberté indispensables à la défense de tous. Elle appelle tous les personnels, fonctionnaires et salariés, actifs et retraités à rejoindre le syndicalisme libre et indépendant qu’incarne FOCom.

En développant Force Ouvrière, chaque adhérent, chaque militant, défend le modèle social républicain dont la démocratie a tant besoin.

 

Adoptée à l’unanimité moins une abstention

 

Paris, le 20 mars 2018

Le Bureau Fédéral