Etrange de voir les chiffres du dernier trimestre 2020, et surtout de les brandir tel un étendard de la bonne situation de l’emploi dans notre pays. Sans revenir sur les critères statistiques obscurs et non adaptés (BIT de l’Insee – https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1129 -) à la réalité pour jauger du taux d’emploi de notre pays, FO met en opposition d’autres critères.
La frontière entre emploi et chômage est de moins en moins nette. Depuis quelques temps, avec la multiplication des formes d’emplois flexibles et précaires, occupées par les auto-entrepreneurs, les travailleurs en intérim, les salariés à temps très partiel, les contractuels, etc. Et c’est encore plus vrai depuis la crise du Covid-19, et le recours massif au chômage partiel.
Une partie de l’économie française est encore largement sous cloche. Lorsque la puissance publique pourra se permettre de supprimer les mesures sanitaires contraignantes (confinements, couvre-feu…) et les dispositifs d’aide, les mécanismes économiques et les indicateurs statistiques reprendront eux aussi leur marche normale. Et à ce moment-là, il est malheureusement peu probable que le taux de chômage puisse rester à 8 %…
FO réitère la nécessité de stopper plusieurs réformes, dont celle portant sur l’assurance-chômage (https://www.force-ouvriere.fr/fo-reclame-toujours-l-abandon-de-la-reforme-de-l-assurance). La relance doit se faire par l’emploi, mais pas n’importe lequel : un emploi stable avec une rémunération permettant de vivre dignement et d’entrevoir des jours meilleurs. Paupériser un peu plus chaque jour, c’est l’assurance d’un éclatement social et d’un accroissement des inégalités.
Sous couvert d’objectifs de lutte contre la précarité et les contrats courts, alors que tous les indicateurs des nouvelles formes d’emploi sont au rouge, toutes les mesures proposées impacteront lourdement les droits des demandeurs d’emploi ! Paradoxe ? Oxymore ?
FO réaffirme sa position constante d’abandon de cette réforme, elle réclame une nouvelle négociation d’assurance-chômage sous la forme paritaire et libre ! FO se réserve la possibilité d’aller une seconde fois devant le Conseil d’État…