Ce n’est pas nouveau, l’insertion des jeunes dans la vie active est un gros point noir sur le marché de l’emploi. Le taux de chômage des moins de 25 ans a grimpé de 29 % en avril dernier et il devrait prendre la même pente ascendante dans les mois qui viennent. L’ampleur des dégâts se situerait au même niveau que le pic de fin 2012, rapporté aux vingts dernières années. Largement surreprésentés dans les emplois précaires, la crise du COVID-19 va accentuer les problématiques des jeunes, les poussant davantage dans l’instabilité. Car en effet, les entreprises continueront de faire des choix afin de continuer leurs activités, tout en étant confrontées à des bilans financiers scabreux et à une multitude d’incertitudes. Elles auront seulement deux variables d’ajustement : l’investissement et l’emploi.
Selon l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), les offres d’emploi pour les jeunes diplômés ont diminué de 65 % entre janvier et avril 2020, et ce n’est pas les 700 000 arrivants sur le marché du travail en septembre qui infléchira cette tendance… Si nous devions faire un comparatif, prenons l’exemple de la précédente crise de 2009. La France avait mis plusieurs années pour enrayer le chômage des jeunes, qui avait été ramené à 19,4 % en décembre 2019.
Le gouvernement l’a annoncé : un plan est en préparation pour début juillet. Plusieurs mesures pourraient voir le jour par décret comme la prolongation de quelques mois de certaines formations et l’élargissement de dispositifs d’accompagnement comme la « garantie jeunes » et les « parcours emplois compétences ». La piste d’un dispositif d’aide à l’embauche des jeunes est également en cours de réflexion.
Pour FO Com, ce ne sont pas les sparadraps collés sur des plaies bien ouvertes qui arrangeront la situation des jeunes. Le gouvernement devrait se pencher en préalable à la création d’emplois dans des secteurs tels que la transition écologique ou la santé, en préparant des parcours qualifiants et en capitalisant les savoir-faire. Il pourrait également axer des mesures en développant l’alternance notamment pour les moins diplômés, ou bien encore de renforcer le dispositif d’accompagnement individuel et renforcé (créé par l’Accord National Interprofessionnel – 2011) au travers d’un financement public pérenne.
Faut-il encore en avoir le courage…