Le rapport de la Cour des comptes nous paraît symptomatique des défis auxquels nous avons et aurons sans aucun doute à faire face dans les semaines, mois et années à venir. Si le gouvernement – comme s’en étonner en cette période ? – met l’accent sur les aspects positifs qu’il peut présenter quant à la situation économique et sociale (taux de croissance, créations d’entreprises, niveau du chômage), il est cependant difficile de faire la part des paramètres conjoncturels pouvant masquer certains aspects structurels porteurs d’incertitudes sur la tendance de moyen et plus long terme.
Si l’on ne peut se plaindre que l’activité économique connaisse une croissance record (+7 % de PIB en 2021), elle exprime cependant un rebond – certes indispensable – après une récession, elle – même record, en 2020 (-8 %). Ces résultats sont incontestablement aussi le produit des dispositifs publics d’aides aux entreprises, au maintien dans l’emploi (activité partielle), à l’apprentissage, à l’alternance et à la prime à l’embauche de jeunes.
Toute la question sera alors celle du traitement de l’endettement ainsi généré et du risque que le « quoi qu’il en coûte » soit payé par le retour accentué de politiques de rigueur pesant sur les services publics, les prestations sociales et la protection sociale demain, comme sur les salaires et l’emploi quand les dispositifs d’aides publiques cesseront de produire leurs effets.
C’est d’ailleurs ce qui nous a amené FO à réagir au dernier rapport de la Cour des comptes.
Sans surprise de sa part, elle met l’accent sur le déficit public généré par cette situation, et l’endettement qui en résulte, et, concluant que « la situation des finances publiques est la plus dégradée » des pays de la zone euro, elle appelle à « la définition d’une trajectoire à moyen terme de redressement […] exigeante pour assurer le repli de la dette rapportée au PIB ».
Si la Cour souligne le manque de recettes dû aux baisses d’impôts (impôt sur les sociétés, suppression de la taxe d’habitation et baisse des impôts de production), elle souligne le poids de « la revalorisation des personnels de santé et médicaux sociaux dans le cadre du « Ségur de la santé » » qu’elle évalue à 10Mds€ en régime permanent (0,4 % de PIB en 2022) comme facteur de « la dégradation du solde structurel », pour conclure à la nécessité « d’une maîtrise de la dépense plus importante que par le passé ».
À cette fin, la Cour des comptes considère – sans surprise encore – que « des réformes importantes seront nécessaires dans certains domaines dont le système des retraites, l’assurance maladie, la politique de l’emploi, les minimas sociaux et la politique du logement». Autant de sujets économiques et sociaux sur lesquels FO est particulièrement mobilisée et devra confirmer sa détermination