FO Com apporte son soutien aux salariés et à la population de la Guadeloupe et de la Martinique engagée avec leurs organisations syndicales depuis plus de trois semaines, dans un grand mouvement de protestation et de mobilisation générale. Pourtant depuis des mois voire même des années les organisations syndicales n’ont eu de cesse de pousser des cris d’alerte, sans que des réponses aux revendications soient apportées par les collectivités locales et l’État.
Notre syndicalisme est la réponse face à cette urgence sociale et démocratique, en effet le combat contre la répression sociale est intimement lié à celui des libertés. La position reste et demeure celle de la construction du rapport de force. C’est pourquoi FO Com affirme sa solidarité avec les salariés de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane et de Polynésie en grève et soutient l’exigence d’ouverture immédiate de négociations sur leurs légitimes revendications, contre toute escalade répressive du gouvernement. Nous exigeons également que nos entreprises – tant dans le secteur postal que télécom – agissent, en commençant par augmenter les salaires et en proposant de l’emploi suffisant pour répondre à nos missions de service public.
FO n’a eu de cesse de déplorer l’absence de dialogue social dans les DOM, conduisant à des mouvements de grèves massifs. Les départements d’Outre-mer sont des départements de la République, ayant comme principe fondateur l’égalité. Cette dernière doit être effective.
Une crise de la pauvreté, de santé publique et de justice sociale
Les accords de 2009 n’ont jamais été respectés par les collectivités et encore moins par l’État. Les revendications négociées en 2009 concernant la formation et l’insertion des jeunes, les problèmes de l’eau, le transport, l’agriculture, la santé et l’encadrement des prix de produits de première nécessité, ces grands chantiers permettant d’assurer une véritable égalité de traitement de la population que ce soit sur le plan de la qualité, de la sécurité, comme des prix, n’ont jamais été respectés.
De même, la loi pour lutter contre la vie chère, mise en place dans le cadre de la loi relative à la régulation économique des Outre-mer du 20 novembre 2021, cette fameuse loi sur le bouclier qualité-prix, n’a jamais fonctionné correctement faute de volonté des pouvoirs publics.
Comment voulez-vous parler de paix sociale dans des départements de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane et de la Réunion, où vous avez un taux de chômage des jeunes de moins de 25 ans qui dépasse 60 % ? Avec une grande partie de la population qui vit sous le seuil de pauvreté avec moins de 700 euros par mois (source – Insee) ? Le RSA est distribué à 50 000 personnes dans l’archipel sur 390 000 habitants. Ces personnes reçoivent 564 euros par mois.
Une situation qui conduit de nombreux ménages à s’endetter fortement, pour faire simplement face aux dépenses de la vie courante. La pauvreté dans les départements d’Outre-mer ne cesse de s’accroître y compris chez les postiers où le nombre de travailleurs pauvres augmente et plus particulièrement les bas salaires.
Alors comment ne pas comprendre le mouvement de protestation et la révolte des jeunes pour forcer les autorités à négocier sur leurs revendications légitimes ? Il n’est pas concevable pour les populations que les inégalités économiques et sociales puissent perdurer et continuer à les pénaliser.
Et ce n’est pas l’envoi du GIGN et du RAID avec comme seule arme de discussion la répression, qui va régler les problèmes des jeunes Guadeloupéens qui subissent depuis des années la violence des pouvoirs publics. Sans parler des problèmes récurrents de l’eau qui touchent des mil- liers de foyers Guadeloupéens.
Plus que jamais le gouvernement doit répondre aux revendications des Guadeloupéennes, Guadeloupéens et des Martiniquaises et Martiniquais, pour sortir de cette crise bien loin d’être terminée, si ce gouvernement ne prend pas en compte la réalité des difficultés de vie.
Pour en finir avec les inégalités, pour la sécurité, la santé, le droit au travail, et le respect des droits humains, FO Com aux côtés des postiers et des télécommunicants pour faire entendre leurs voix et agir à leurs côtés. Il est question de justice sociale et de respect des droits humains. Une autre vision est possible, une vie décente avec un salaire décent et des conditions de vie dignes.
Oui à la négociation ! Non à la répression !