À l’échelle mondiale, les jeunes ont toujours été vulnérables sur le marché du travail – surtout pendant les crises : nouveaux arrivants sur le marché du travail, élèves décrocheurs ou jeunes diplômés sans réelle expérience. Cette année, l’Union européenne a déclaré en avril 2022 13,9 % de jeunes chômeurs -moins de 25 ans- avec la France à 16,5 %, la Belgique à 13,5 %, l’Allemagne à 5,7 %, l’Espagne à 28,9 % ou la Grèce à 36,8 %. De son côté, la Chine avait enregistré un taux de chômage des jeunes à près de 20 % dès le mois de juillet 2021…
Beaucoup espéraient un changement de direction après le 20ème congrès du parti mais il n’en sera rien. Xi Jinping conserve une ligne ferme : maintien de la politique zéro Covid, promotion d’une prospérité commune, lutte contre l’expansion du capital.
Cette année en Chine, il est constaté un nombre croissant de jeunes diplômés (10 millions contre 9 l’an dernier), un accroissement du chômage des jeunes ruraux migrants, plus des restrictions sanitaires qui perdurent et enfin un fléchissement marqué de l’activité économique. De plus, le secteur des services, principal pourvoyeur d’emplois pour les jeunes est pleinement impacté par la pandémie : les secteurs du tourisme, de l’hôtellerie-restauration comme l’enseignement privé ou les fournisseurs de service Internet. Parmi les jeunes, le pessimisme est de mise même si le président Xi Jinping s’est attaqué ouvertement au tangping (en chinois, c’est la politique du moindre effort) en promettant de créer une société plus équitable. L’État chinois s’est engagé à créer plus de 11 millions d’emplois urbains cette année pour maintenir le taux de chômage urbain sous les 5,5 %.
Inciter les jeunes à monter leur propre affaire, lancer des CDD subventionnés ou prendre des étudiants en stage ne pourra convaincre les jeunes que si un allègement des mesures COVID est décidé. C’est ce que pensent nombre d’économistes mais pas forcément les dirigeants politiques chinois…